Depuis quelques semaines, on en entend parler partout : à la télé, dans le journal, sur les blogs, au gouvernement … C’était presque passé inaperçu courant juin, mais Guillaume Garot, ministre délégué à l’agroalimentaire, avait présenté son Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire. L’un des points de ce pacte consistait à créer une journée nationale de lute contre le gaspillage qui a eu lieu le 16 octobre.
Moi qui n’ai pas de télé et qui déteste me gaver d’informations (télé, papier et autre), je vous avoue que je n’ai pas vu le truc venir. A me demander si parfois je ne vis pas en dehors de la réalité…. Tout a commencé par une émission anti-gaspillage, suivi de nombreux articles dans la presse papier, ensuite j’ai découvert que les grandes surfaces s’étaient mis au marketing « écolo » en créant des sites web « anti-gaspillage ». Et là je me suis dit « ok, donc la lutte anti-gaspillage alimentaire, c’est le nouveau truc tendance ».
Je jette, tu jettes, …
Ne croyez pas un seul instant que je suis une adepte du gaspillage et que je trouve cette lutte inutile. Bien au contraire. Ce que j’ai du mal à comprendre c’est pourquoi ce n’était pas la préoccupation de chacun il y a ne serait-ce quelques mois.
Des itiniatives fleurissent de partout. C’est bien. Il fallait peut-être ça pour que ça fasse bouger les choses. Cependant, chez moi, chez mes parents, on a toujours mis les restes dans un ramequin pour le consommer plus tard. Il y a 15 ans, lorsque j’étais étudiante et que j’habitais Villejuif en région Parisienne, je me souviens très bien que le Monoprix du centre ville proposait à moitié prix des produits proches de la date de péremption, mais au bout de quelques années, probablement lors d’un changement de direction, cette pratique intelligente avait disparu. Dommage.
Vous êtes intéressé par l’écologie et le massacre de l’industrie mondiale ? Allez donc regarder des documentaires comme les trois enquêtes de Marie-Monique Robin (Notre poison quotidien + Le monde selon Monsanto + Les moissons du futur), ou encore We feed the World (le marché de la faim).
C’est périmé
Depuis quand doit-on se fier à une date de péremption d’un fromage ? Le fromage ne se périme pas, il s’affine, et chez moi un fromage ça se mange affiné. S’il y a un peu de moisi au dessus de la confiture maison, on enlève la partie abîmée et on se régale avec le reste du pot. Si un légume s’abîme à une extrémité, on la coupe et on consomme le reste. Je suis sure que beaucoup d’entre-vous sont du même avis que moi. Je me trompe ? Rassurez-moi, vous ne jetez pas votre camembert qui vient de passer la « date limite de consommation » alors qu’il est parfaitement affiné et que c’est là qu’il est le meilleur ?
Vous croyez qu’il se passe quoi dans la nuit entre la veille de la date limite et le jour où c’est « périmé » ? que le produit d’auto-détruit? qu’il y a une horde de méchantes bactéries dans l’emballage qui s’active le jour J ? Vraiment ? non, rassurez-moi …
Le même yaourt vendu en Métropole a une « durée de vie » de 28 jours d’après la date limite de consommation, alors qu’il a une « durée de vie » de 56 jours s’il est destiné au marché des DOM-TOM. Pourquoi ? C’est exactement le même yaourt, il sort de la même chaine de production. A part une grosse arnaque marketing je ne vois pas, le yaourt peut donc se conserver 56 jours et pas 28.
En Suisse, il y a 2 dates sur les produits, et je trouve ça très intelligent. La « date limite de vente » et la « date limite de consommation », entre ces 2 dates il y a la marge pour consommer le produit. Inutile de garder dans les rayons jusqu’au dernier jour un produit dont la quantité correspond à plusieurs jours de consommation. Dans les supermarchés (Migros et Coop pour ne pas les citer), les produits dont la date limite de vente est le jour même passent à -25% avec une grosse étiquette rouge, puis 1 heure avant la fermeture du magasin ils passent à -50%. J’achète souvent ma viande et mon poisson ainsi et je la mange le soir même. Non seulement ça me permet de réaliser de grosses économies, mais en plus ça évite que ces produits soient jetés par le supermarché. Tout le monde y gagne.
C’est le principe du concept Breton Zéro-Gâchis, ils référencent sur leur site les magasins qui font des grosses remises (parfois jusqu’à -70%) sur les produits qui sont bientôt périmés.
Autre idée anti-gaspillage qui nous vient des pays nordiques, les frigos collectifs en bas des immeubles. L’association Partage ton Frigo peut vous aider.
A l’entrée du magasin CORA de Mondelange, il y a un grand frigo avec les produits à « date courte » à moitié prix. Bonne initiative.
Et toi tu fais quoi ?
J’ai demandé autour de moi comment les gens faisaient pour éviter le gaspillage alimentaire chez eux. Voici quelques unes des réponses que j’ai eu :
« Je prépare une partie de mes repas à l’avance et je les congèle ». Anna, 33 ans, vit en couple.
« Je ne fais jamais de grosses courses alimentaires, je fais des petites courses tous les 2-3 jours en fonction des repas que j’ai prévus de faire à la maison ». Julie, 32 ans, vit seule.
« J’achète juste ce dont on a besoin car je prévois mes menus avant d’aller faire les courses et si besoin je congèle. Au supermarché je choisis le produit au fond du rayon car la date de péremption est plus lointaine. Je conserve les aliments entamés au frigo dans une boite hermétique ». Hoai, 28 ans, vit en couple.
« Lorsque je vais au marché, je nettoie et coupe la moitié des légumes que j’ai achetés et que je ne compte pas cuisiner dans les 2 jours qui suivent puis je les congèle crus par portion dans des sachets afin de les garder frais, ça évite qu’ils s’abiment et ainsi je ne jette rien ». Héléna, 37 ans, vit avec son mari et leurs 2 enfants en bas âge.
« Je fais mes courses au jour le jour, j’habite à 25 mètres d’une supérette ». Joël, 27 ans, vit seul.
« Je réutilise les restes quand il y en a, soit je congèle, soit je les utilise pour faire une farce ou une soupe ou encore une quiche. Parfois je mets le reste dans un Tupp’ pour ma gamelle du lendemain midi ou pour le repas du petit chez la nounou. Dans la mesure du possible j’essaye de ne pas jeter ». Paméla, 31 ans, vit en couple avec un jeune enfant.
Et vous ? Que faites-vous chaque jour pour éviter de jeter des aliments ?
Je suis entièrement d’accord avec toi ! Chez nous on ne jette pas, on recycle. Les fruits un peu gâtés deviennent des confitures, quand je prépare des légumes je congèle des portions, je vais des « tartes fourre-tout » avec les reste, bref la nourriture c’est beaucoup trop précieux pour être balancé à la poubelle ! Que ce soit une question de budget ou de morale.
Bises !
Ce n’est pas parce qu’il y a 6 mois ou 2 ans, au journal, sur les blogs ou au gouvernement « on » en parlait pas que tout le monde n’avait aucunement conscience de l’enjeu de ne pas gaspiller. Tant mieux si d’un seul coup l’opinion publique se délecte de mettre en avant sa volonté de faire la chasse au gaspillage, cela permettra peut-être à quelques irréductibles de se réveiller.
à la maison clairement un produit n’est périmé que si l’odeur qui s’en dégage le dit clairement ^^
pour lé légumes on arrive toujours à faire une soupe pour les parties non abîmées.
En général je fais les courses pour la semaine et quand je vois un truc qui traîne depuis un peu longtemps je fais une recette de récup, quiche, gratin on trouve toujours ^^
J’achète en flux tendu… dommage, il n’y a pas de supermarché 24×7 à Genève. Et je m’interroge toujours pourquoi les couloirs de mon immeuble (suisse donc) sont éclairés 24×7 même quand il n’y a personne.
Et comme le fromage, certaines bières sont meilleures après la date limite de consommation :)
Essayez de faire vieillir de la Chimay Bleue si vous ne me croyez pas. Cette bière n’avait d’ailleurs pas de date limite de consommation dans le temps, mais la loi les a obliger a en fixer une, qui est de 5 ans sur les bouteilles de 33cl et 10 ans sur les bouteilles de 75cl.
Sinon, la poire en photo bien mûre n’a pas un physique facile, mais elle est gorgée de sucre ! Miam !
Cela me rappelle un sketch de Roland Magdane avec la boîte de petits pois. Oui ça date mais il avait déjà posé le problème à l’époque même si c’était sur le ton de l’humour. Heureusement que nous n’avons pas attendu cette nouvelle mode pour devenir responsables.J’ai eu une enfance pauvre alors j’essaie dans la mesure du possible de faire attention mais pas toujours facile avec la qualité des produits vendus dans les grandes surfaces.Certains fruits pourrissent avant même d’être mûrs. Et je n’ai pas toujours la possibilité d’aller sur le marché. Mais si un produit se périme, j’ai mes cocottes pour recycler tout ça. En contrepartie, elles me de oeufs…. Donnant, donnant :)